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Quelques mots...

Se présenter en quelques mots est un exercice difficile, aussi je m'excuse par avance pour la longueur du texte qui va suivre. La concision dans l'écriture n'a jamais été une des mes qualités premières. Par ailleurs, ces quelques mots ont moins pour objectif de détailler mon parcours que de présenter mes motivations et ce qui m'a amené à réaliser ce site qui, je l'espère, aura enrichi les connaissances de ceux qui l'auront consulté.

Commençons toutefois par l'essentiel.

Je m'appelle Augustin Gomand, suis diplômé de l'école Centrale Paris (promotion 2019) et travaille actuellement comme ingénieur de recherche en mécanique des fluides numérique chez ArianeGroup.
Passionné d'histoire des sciences et des technologies, mes centres d'intérêt concernent principalement l'horlogerie électrique primitive, les instruments scientifiques et tous les objets techniques anciens en général - machines à calculer, ordinateurs, etc., que je collectionne depuis mes quinze ans.

Ma passion pour les sciences et leur histoire a sans aucun doute une origine familiale. Cet héritage me vient avant tout de mes grands-pères, de mon père mais également d'un de mes arrières grands-pères, physicien-chimiste, qui collectionnait également les pièces d'horlogerie et autres appareils scientifiques. Les vestiges de sa collection, malheureusement dispersée à la fin des années 1980, ont certainement été les premières pièces d'intérêt que j'ai pu observer et avoir entre les mains.

C'est en suivant les pas de mes aïeuls que j'ai ainsi développé une forte volonté de me constituer à mon tour une collection scientifique et technique, bien qu'elle s'en distingue toutefois dans la nature des pièces regroupées.
J'ai commencé par m'intéresser à l'horlogerie mécanique traditionnelle et à acheter des petits réveils "tic-tac" (un excellent site sur ce type de réveils) que mon grand-père paternel collectionnait également. Bien que cette partie de ma collection appartienne aujourd'hui au passé, je dois admettre que j'affectionne toujours ces réveils - sans doute par nostalgie - et qu'il m'arrive à l'occasion d'en acheter un dans une brocante dès qu'il s'agit de le sauver d'un destin funeste.
Mon intérêt s'est progressivement déporté vers les mouvements de Paris et les pendules portiques du XIXe siècle, avant de prendre une autre orientation à partir de 2010 suite à l'achat de ma première horloge électrique. J'ai alors découvert l'univers insolite de l'horlogerie électrique, assez méconnu de la plupart des horlogers amateurs comme professionnels, et ai rapidement développé un vif intérêt pour ce domaine dont peu de représentants existent en France.

L'essentiel de ma collection horlogère actuelle se concentre autour des horloges électriques primitives, la plupart datant du premier quart du XXe siècle. Ces mécanismes ont ceci de fascinant qu'ils mélangent la mécanique et l'électricité avec une ingéniosité remarquable à une époque où les connaissances scientifiques théoriques sur l'électricité étaient encore balbutiantes et où aucun des composants électroniques modernes, comme le transistor, n'existait.

En parallèle de mon intérêt grandissant pour ce type d'horlogerie, j'ai continué à acheter des pièces plus traditionnelles, mécaniques, mais plus atypiques, ce qui m'a conduit à acquérir en octobre 2020 le mécanisme de Simon Le Noir qui est l'objet de ce site.

Je ne serais pas tout à fait honnête en affirmant que j'ai acheté ce mécanisme simplement par curiosité. J'avais déjà eu auparavant entre les mains un régulateur à secondes de Langlois, identique à la construction proposée par Huygens dans l'Horologium Oscillatorium, qui m'avait incité à l'époque à entreprendre quelques recherches sur les premières horloges à pendule. Or les photos de la vente du mouvement de Le Noir montraient clairement certaines particularités du mécanisme qui le distinguaient assez nettement des mécanismes de la même époque - en particulier la fusée. C'est sur la base de ces éléments et de l'anecdote rapportée dans le dictionnaire de Tardy que j'ai acheté le mécanisme, avec l'arrière-pensée qu'il pourrait bel et bien s'agir d'un morceau d'histoire significatif comme l'anecdote le laisse présager.

À ce sujet, il me semble important de préciser un point.

La formation scientifique rigoureuse que j'ai suivie m'amène aujourd'hui à exercer un métier où la subjectivité n'a pas sa place et où l'on manipule uniquement des données objectives - on ne discute pas des chiffres mais de leur interprétation. La démarche scientifique consiste dans ce cadre à partir d'un ensemble d'axiomes et de règles, et à construire des déductions et des propositions à partir de ces briques de base, en somme le processus d'inférence le plus classique qui soit. Malheureusement, on rencontre aujourd'hui de nombreux "savants" étrangers à cette démarche qui procèdent à l'envers et partent ainsi des conclusions qu'ils souhaitent atteindrent pour construire un raisonnement à rebours, lequel sera de manière inhérente orienté, subjectif et en aucun cas fidèle à la démarche scientifique. Il n'est bien entendu pas question d'appliquer ici cette "méthode" : la question n'est pas de prouver la véracité de l'anecdote du dictionnaire mais bien de la questionner, de même qu'il ne s'agit pas de prouver que le mécanisme qu'on a entre les mains date d'avant les horloges de Coster mais bien d'essayer de le dater sur la base d'éléments objectifs, indépendemment du contenu de l'anecdote.

Je serais bien entendu très heureux d'arriver à montrer que Le Noir a fabriqué des horloges à pendules le premier après Galilée, mais je serais tout aussi satisfait sur le plan scientifique si mes conclusions ne vont pas dans ce sens (ce que semblent montrer mes premières analyses) ; car la valeur d'une telle étude réside moins dans ses conclusions finales que dans la rigueur de la démarche suivie et dans les informations nouvelles qu'on en a retirées.

Je ne saurais trop insister sur mon objectif qui est avant tout de transmettre des connaissances et présenter des analyses, que j'espère les plus objectives possibles, sur un sujet qui n'a jamais été étudié jusqu'à présent, mais pour lequel on dispose aujourd'hui de suffisamment d'éléments pour entamer une étude sérieuse et approfondie. L'honnêteté intellectuelle impose dans ce cadre de faire abstraction de nos présupposés et de ne se montrer ni conservateur, ni progressiste, mais simplement d'analyser les faits tels qu'ils se présentent à nous. Un débat peut avoir lieu, et aura certainement lieu, mais toujours dans le respect de la démarche scientifique. Bien nombreux sont ceux qui pensent pouvoir imposer leur point de vue en usant et abusant d'une rhétorique inappropriée en lieu et place d'une réelle argumention. J'invite ceux-là à passer leur chemin.

Avant la publication de l'article de juin 2022, j'ai mené la majorité de l'étude seul, parfois en discutant avec d'autres spécialistes du domaine, mais le dossier d'étude que j'ai retiré de ces analyses présente ma vision personnelle du projet qui, bien que je vise toujours à la plus grande objectivité, demeure certainement imparfaite. J'invite maintenant toute personne qui disposerait d'une information utile à m'en faire part, ainsi que d'autres spécialistes à me communiquer leurs hypothèses et réflexions sur le sujet. Les idées nouvelles naissent souvent de discussions éclairées, aussi je reste ouvert à toute suggestion, hypothèse ou proposition d'analyse, pour peu qu'elle soit formulée rigoureusement. J'espère ainsi pouvoir mener ce projet à son terme ou, a minima, lever le voile de mystère qui recouvre encore ce fameux Simon Le Noir.

Augustin Gomand